Nouveaux logos : La Corse se cherche

J'avais déjà fustigé le logo de la Corse par le passé. Depuis, je réalise que j’ai raté plusieurs épisodes puisque la Corse a connu deux nouveaux logos depuis !

Je m’étonnais en 2009 que la collectivité n’utilise pas l’emblématique tête de maure comme logo. Mes vœux ont été exaucés en 2011, quand l’institution a adopté ce nouveau logo :

Le dessin représente cette fameuse tête de manière stylisée en intégrant astucieusement la forme de l’île dans le drapé du bandeau. J’ignore ce que sont censés représenter les deux traits de couleur à l’intérieur, cela me paraît un peu superflu. Le tout est flanqué d’une grosse masse de texte déclinant le nom de l’institution en deux langues.

Si je peux comprendre qu’on veuille proposer une interprétation modernisée d’un symbole, je ne suis pas complètement convaincu dans le cas de la tête de maure tant elle est iconique. Mais ce qui dérange le plus dans ce logo, c’est le déséquilibre entre le graphique et le texte. L’ensemble est très surchargé, le prix à payer, sans doute, d’une volonté politique de promouvoir la langue corse. N’aurait-il pas été plus élégant de prévoir deux versions distinctes du logo, l’une en français, l’autre en corse ?

En 2018, la collectivité fusionne avec les départements de Haute-Corse et de Corse du Sud, ce qui semble justifier pour les élus de changer à nouveau l’identité visuelle du territoire. De manière incompréhensible, alors que la réforme devait renforcer l’identité spécifique de l’île, on passe de nouveau la tête de maure par-dessus bord !

Désormais, seule la carte stylisée subsiste dans un dégradé de couleur un peu daté à l’heure du flat design. L’abondance de texte bilingue, elle, demeure.

Le nouveau logo n’est pas un progrès. Trop filigrane, moins lisible, et surtout très abstrait. Comme on l’a souvent dit dans ce blog : faut-il être en panne d’inspiration pour se résoudre à dessiner la carte du territoire pour le symboliser ? C’est d’autant plus incompréhensible que la Corse a la chance, contrairement à d’autres régions comme le Grand Est ou Auvergne-Rhône-Alpes, d’avoir une vrai et forte identité associée à un symbole universellement connu. Mais pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué ?